Saturday, November 26, 2011

Madame Bovary, de Gustave Flaubert

Semanas atrás li Madame Bovary. Precisava ler em francês porque tinha uma prova e fazia muito tempo que não usava essa língua (depois, feita a prova, vi que não teria precisado, a prova foi uma bobagem, mas tudo bem), e os outros dois livros que comecei a ler antes de Flaubert, por um motivo ou outro, não me empolgaram (romances recentes: Le dictateur et le hamac, de Daniel Pennac, e Volkswagen Blues, de Jacques Poulin, presentes de duas amigas muito queridas). Minha história com Flaubert vem de longe, de quando na faculdade li Flaubert's Parrot, de Julian Barnes (li em espanhol, na tradução de Anagrama, El loro de Flaubert). Foi o melhor livro que li na disciplina de Literatura Contemporânea, sem dúvida o melhor livro "novo" (posterior a 1980) que a gente leu lá - não só para mim, vários colegas começamos a devorar outros livros de Julian Barnes, Before She Met Me, A History of the World in 10½ Chapters,... Enfim: graças a El loro de Flaubert, que trata da vida e as opiniões do escritor, da correspondência com Louise Colet, de suas filias e fobias, da redação, mais do que de Madame Bovary, do conto "Un cœur simple", achei que conhecia bem o autor, e inclusive escrevi um ensaio sobre Flaubert e a Normandia. Mas, tirando Trois contes, o fato é que eu não tinha lido nada, e as duas vezes que peguei Madame Bovary o abandonei, entediado, depois de 20 ou 30 páginas. Desta vez (semanas atrás) estava disposto a superar esse tédio inicial e seguir em frente, e a surpresa foi ficar empolgado desde o começo. Para mim é um romance mais moderno que Anna Karénina, por exemplo, que também li não faz muito e trata de temas parecidos, talvez porque os dilemas morais de Anna são (pareceram-me) de um tempo passado, não fazem muito sentido hoje, enquanto o que leva Emma Bovary à infelicidade é bem atual. (Só não é atual a falta de cenas de sexo: não há sexo em Madame Bovary, é tudo elipse, uma pena.) Não vou tentar fazer uma crítica, só copio uns trechos significativos, dos que gostei especialmente.


Sobre o matrimônio:

Un jour qu'en prévision de son depart elle faisait des rangements dans un tiroir, elle se piqua les doigts à quelque chose. C'était un fil de fer de son bouquet de mariage. Les boutons d'oranger étaient jaunes de poussière, et les rubans de satin, à liséré d'argent, s'effiloquaient par le bord. Elle le jeta dans le feu. Il s'enflamma plus vite qu'une paille sèche. Puis ce fut comme un buisson rouge sur les cendres, et qui se rongeait lentement. Elle le regarda brûler. Les petites baies de carton éclataient, les fils d'archal se tordaient, le galon se fondait; et les corolles de papier, racornies, se balançant le long de la plaque comme des papillons noires, enfin s'envolèrent par la cheminée.


Sobre o amor:

Quant à Emma, elle ne s'interrogea point pour savoir si elle l'aimait. L'amour, croyait-elle, devait arriver tout à coup, avec de grands éclats et des fulgurations, - ouragan des cieux qui tombe sur la vie, bouleverse, arrache les volontés comme des feuilles et emporte à l'âbime le cœur entier. Elle ne savait pas que, sur la terrasse des maisons, la pluie fait des lacs quand les gouttières sont bouchées, et elle fût ainsi demeurée en sa sécurité, lorsqu'elle découvrit subitement une lézarde dans le mur.


Mais sobre o amor:

Mais, par ce renoncement, il la plaçait en des conditions extraordinaires. Elle se dégagea, pour lui, des qualités charnelles dont il n'avait rien à obtenir; et elle alla, dans son cœur, montant toujours et s'en détachant, à la manière magnifique d'une apothéose qui s'envole. C'était un de ces sentiments purs qui n'embarrassent pas l'exercice de la vie, que l'on cultive parce qu'ils sont rares, et dont la perte affligerait plus que la possession n'est réjouissante.


Sobre o fim do amor:

Le lendemain fut, pour Emma, une journée funèbre. Tout lui parut enveloppé par une atmosphère noire qui flottait confusément sur l'extérieur des choses, et le chagrin s'engouffrait dans son âme avec des hurlements doux, comme fait le vent d'hiver dans les châteaux abandonnés. C'était cette rêverie que l'on a sur ce qui ne reviendra plus, la lassitude qui vous prend après chaque fait accompli, cette douleur, enfin, que vous apportent l'interruption de tout mouvement accoutumé, la cessation brusque d'une vibration prolongée. [...] Cependant les flammes s'apaisèrent, soit que la provision d'elle-même s'épuisât, ou que l'entassement fût trop considérable. L'amour, peu à peu, s'éteignit par l'absence, le regret s'étouffa sous l'habitude; et cette lueur d'incendie qui empourprait son ciel pâle se couvrit de plus d'ombre et s'effaça par degrés.


Sobre a plenitude:

Jamais Mme Bovary ne fut aussi belle qu'à cette époque; elle avait cette indéfinissable beauté que résulte de la joie, de l'enthousiasme, du succès, et qui n'est que l'harmonie du tempérament avec les circonstances. Ses convoitises, ses chagrins, l'expérience du plaisir et ses illusions toujours jeunes, comme font aux fleurs le fumier, la pluie, les vents et le soleil, l'avaient par gradations développée, et elle s’épanouissait enfin dans la plénitude de sa nature.


Sobre a persistência do desejo (este trecho me emocionou: em 97 também usei os Jardins du Luxembourg para tentar esquecer alguém):

Souvent, lorsqu'il restait à lire dans sa chambre, ou bien assis le soir sous les tilleuls du Luxembourg, il laissait tomber son Code par terre, et le souvenir d'Emma lui revenait. Mais peu à peu ce sentiment s'affaiblit, et d'autres convoitises s'accumulèrent par-dessus; bien qu'il persistât cependant à travers elles; car Léon ne perdait pas toute espérance, et il y avait pour lui comme une promesse incertaine qui se balançait dans l'avenir, tel qu'un fruit d'or suspendu à quelque feuillage fantastique.


Sobre o pensar mal de quem amamos:

Elle le détestait maintenant. Ce manque de parole au rendez-vous lui semblait un outrage, et elle cherchait encore d'autres raisons pour s'en détacher: il était incapable d'héroïsme, faible, banal, plus mou qu'une femme, avare d'ailleurs et pusillanime.
Puis, se calmant, elle finit par découvrir qu'elle l'avait sans doute calomnié. Mais le dénigrement de ceux que nous aimons toujours nous en détache quelque peu. Il ne faut pas toucher aux idoles: la dorure en reste aux mains.


Sobre o desejo de absoluto:

N'importe! elle n'était pas heureuse, ne l'avait jamais été. D'où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses ou elle s'appuyait?... Mais, s'il y avait quelque part un être fort et beau, une nature valeureuse, pleine à la fois d'exaltation et de raffinements, un cœur de poète sous une forme d'ange [...]. Oh! quelle impossibilité! Rien, d'ailleurs, ne valait la peine d'une recherche; tout mentait! Chaque sourire cachait un bâillement d'ennui, chaque joie une malédiction, tout plaisir son dégout, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lèvre qu'une irréalisable envie d'une volupté plus haute.


Sobre o adultério:

Ils se connaissaient trop pour avoir ces ébahissements de la possession qui en centuplent la joie. Elle était aussi dégoutée de lui qu'il était fatigué d'elle. Emma retrouvait dans l'adultère toutes les platitudes du mariage.




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